La réforme de l’assurance chômage entrée en vigueur en 2024 bouleverse l’équilibre déjà fragile de nombreux demandeurs d’emploi. Mais qu’en est-il des freelances, et plus particulièrement de ceux en portage salarial ? Entre durcissement des conditions d’accès aux allocations chômage, changements de calcul du salaire journalier de référence et remise en question du cumul activité / indemnisation, les consultants indépendants doivent aujourd’hui repenser leur sécurité financière.
Les grands changements de la réforme de l’assurance chômage
La réforme 2024 modifie en profondeur plusieurs éléments clés du régime d’assurance chômage :
- Durcissement des conditions d’éligibilité : les demandeurs d’emploi doivent désormais justifier de 8 mois de travail (contre 6 auparavant) sur les 20 derniers mois pour ouvrir des droits.
- Dégressivité accrue des allocations : dès le 7e mois d’indemnisation, les allocations chômage baissent plus rapidement, en particulier pour les hauts revenus.
- Allongement des délais de carence : les indemnités de rupture et primes de départ rallongent davantage les délais d’entrée en indemnisation.
- Réduction de la durée maximale : la durée d’indemnisation passe de 18 à 15 mois pour les moins de 55 ans.
Ces règles impactent directement les freelances en reconversion, ceux en portage salarial à l’issue d’un contrat ou encore les auto-entrepreneurs en activité réduite.
Impact sur la sécurité des revenus des freelances en portage salarial
Le portage salarial permet normalement à un consultant de bénéficier du statut de salarié tout en gardant une autonomie dans l’exercice de son activité professionnelle. Cela implique l’accès au régime général de la sécurité sociale et à l’assurance chômage, sous conditions.
Mais avec la réforme :
- La durée d’affiliation requise est plus difficile à atteindre pour les freelances aux missions ponctuelles ou irrégulières.
- Le calcul du salaire journalier de référence devient moins avantageux, notamment pour ceux dont l’activité est saisonnière ou discontinue.
- Le cumul partiel entre allocations et revenus d’activité est moins incitatif sur la durée.
- Le mécanisme des droits rechargeables devient plus complexe et restreint.
Résultat : un sentiment de précarisation renforcé chez de nombreux indépendants en portage, malgré leur contrat de travail en CDD ou CDI avec une entreprise de portage salarial.
Quelles stratégies d’adaptation pour les freelances ?
a. Diversifier ses sources de revenus
L’une des clés est de ne plus dépendre d’un seul client ou d’un seul type de mission. En élargissant votre portefeuille (TPE, ETI, appels d’offres publics, missions en télétravail), vous pouvez lisser les périodes de trou d’activité et maximiser vos jours travaillés.
b. Renforcer sa prévoyance financière
Avec l’incertitude accrue autour des allocations chômage, il est essentiel pour les freelances de :
- Constituer une réserve de sécurité couvrant 3 à 6 mois de dépenses.
- Mettre en place une mutuelle et une assurance prévoyance complémentaire.
- Anticiper les périodes de creux par une gestion budgétaire rigoureuse.
c. Optimiser son recours au portage salarial
Le portage salarial reste un statut protecteur si bien utilisé. En choisissant une société de portage salarial de confiance, vous pouvez :
- Bénéficier d’un accompagnement administratif, juridique et RH.
- Accéder à une couverture sociale complète (maladie, retraite, chômage).
- Simuler facilement votre salaire net mensuel grâce aux outils en ligne (simulateur ITG, Webportage…).
Bien comprendre l’interaction entre portage salarial et chômage
La bonne nouvelle : le portage salarial donne droit au chômage, à condition de :
- Cumuler suffisamment de jours travaillés,
- Être dans un contrat en CDI ou CDD avec une société de portage,
- Respecter les règles du régime d’assurance chômage (Unédic / Pôle Emploi).
Un salarié porté peut donc, en cas d’interruption de mission et de fin de contrat, percevoir des indemnités chômage calculées sur son salaire brut moyen, dans les mêmes conditions qu’un salarié classique. Mais il devra s’inscrire comme demandeur d’emploi et actualiser sa situation chaque mois.
Attention cependant à la carence liée à la rupture conventionnelle, aux primes ou à la durée minimale d’affiliation, qui peuvent repousser le versement des allocations chômage.
La réforme 2024 : un tournant à surveiller
Les partenaires sociaux (syndicats, patronat, ministère du travail) ont annoncé une revue régulière des indicateurs de l’emploi et de l’impact de la réforme. Des ajustements sont encore possibles, notamment pour les travailleurs non salariés comme les freelances et auto-entrepreneurs.
Certains syndicats, comme la CGC ou la CFDT, militent déjà pour une prise en compte plus équitable des parcours professionnels hybrides et intermittents.
Conclusion : agir pour sécuriser son avenir
La réforme de l’assurance chômage en 2024 marque un tournant pour les freelances, en particulier ceux qui misent sur le portage salarial pour conjuguer liberté et sécurité. Elle met en évidence la nécessité :
- De mieux comprendre ses droits en tant que travailleur indépendant affilié au régime général,
- D’anticiper les changements de réglementation et d’adapter sa stratégie,
- D’investir dans la formation, la prospection et la gestion financière pour affronter les périodes d’incertitude.
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